LOME+

50.00

Le catalogue de l’exposition séquestrée au Palais de Lomé.

LOME+ ne prétend pas achever de dire la ville. Elle l’esquisse seulement… mais pour cerner l’essentiel de la capitale togolaise dans ce moment critique du développement en cours du désormais fameux corridor urbain Lagos-Abidjan. Comment la cité dont on a pu dire que le destin tracé est « d’être une métropole sans être une “mégapole” » aborde t-elle ce tournant ? Le projet muséal se propose ce questionnement en embrassant une amplitude 1890-2050. Il s’agit de capter quelquechose de l’âme de cet objet urbain riche en particularités : ville africaine non-coloniale sans être tout à fait “autochtone”, capitale à une frontière, cité féminine etc.

On rentre dans le catalogue ainsi que l’exposition littéralement comme en l’antique forêt “Alotime” grâce à un dispositif fibres végétales qui nous remémore l’origine du nom. Vous finissez sur la vision prospective HubCité, utopie suspendue en filins d’acier. Le visiteur est ainsi aspiré par la tour belvédère de l’ancien Palais des Gouverneurs pour un parcours ascendant d’hier à demain, jusqu’à la terrasse et sa vue à 360° sur la capitale.  Vous avez alors plongé dans la spécificité de l’origine multiple de la ville (pas moins de 3 “fondations” !) ; avez ainsi pu mieux appréhender ce que du présent révèle par exemple le double triptyque vidéo “Aux Impossibles Imminents” de Elom 20ce… Et vous retrouvez vous mêmes maintenant en mesure de contribuer aux esquisses de futurs possibles concluant le parcours.

L’exposition LOME+ était prévue pour procéder en images d’archives, vidéos, audios, installations, dispositifs immersifs, etc. pour, vous révélant les mutations sociales, architecturales et urbanistiques, vous connecter au cœur vibrant de la ville.  Le tout au sein d’une scénographie où le visiteur croise les “Figures du Nouveau Lomé” en se promenant parmi les contributions d’une quinzaine de chercheurs de l’Université de Lomé et des pièces originales d’atypiques artistes invités : le discret Jacques Do Kokou, pourtant photographe emblématique de la ville par exemple ou encore le jeune designer matériau Atchou et ses éléments de scénographie en déchets urbains recyclés… LOME+ est un discours historico-poétique, résolument lucide sur la capitale togolaise.  

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Description

L’origine des villes a très généralement conditionné leur développement ultérieur. A Lomé; l’histoire est particulièrement indispensable pour en comprendre la dynamique. Parmi les capitales africaines, l’originalité de celle du Togo est de ne pas être une création coloniale, décidée et façonnée par un pouvoir extérieur pour ses propres besoins. Elle n’est pas non plus une ville africaine traditionnelle, ni même un village ancien qui aurait grandi en respectant des valeurs d’origine. Elle est la création de commerçants locaux à l’esprit moderne, dont la ville a, en retour, fait la richesse et le prestige.

Lomé est né discrètement au cours de l’année 1880 de la volonté des négociants africains des environs d’avoir un lieu d’import-export libre de douanes au-delà de la frontière orientale de la Gold Coast qui avait été imposée par les Anglais fin 1879. Son développement fut assez rapide pour attirer, dès 1882, des firmes européennes -anglaises puis, de plus en plus, allemandes- et pour entraîner, en 1884, des tensions avec les autorités de Gold Coast, ce qui provoquera, de façon imprévue, la mainmise allemande.

Ces premiers commerçants, venus d’abord du pays anlo voisin puis d’autres parties de la côte, s’approprièrent les terrains de la plage, qui n’étaient ni peuplés ni utilisés par les autochtones des hameaux de Bè, au bord de la lagune (ceux-ci cultivaient le plateau de terre de barre et chassaient dans la forêt qui couvrait alors le cordon littoral, mais se détournaient de l’océan). Le découpage des premières parcelles (autour de ce qui deviendra le grand marché, puis de la future rue du Commerce), à l’origine perpendiculaires à la plage, se fit donc dès le début selon le droit de propriété moderne, qui sera respecté, puis enregistré officiellement par les autorités coloniales successives. Comme ces premiers occupants avaient peu de capitaux, ils louèrent leurs terrains aux firmes étrangères avec des baux très favorables aux locataires, ce qui a donné au centre-ville une exceptionnelle stabilité foncière.

Lomé devint rapidement la voie d’accès vers l’intérieur du continent, selon un axe routier Lomé-Kpalimé-vallée de la Volta, aménagé dès la fin des années 1880. Ce qui amena l’administration allemande à abandonner sa première capitale, Aného, trop isolée, pour venir s’installer à Lomé en 1897, en achetant pour ses besoins les 150 hectares du futur Quartier administratif. Plus important encore, plus déterminant pour l’avenir, on construisit en 1904 un wharf (digue sur pilotis permettant de franchir sans danger l’obstacle de la barre), qui donna aussitôt à Lomé le quasi-monopole du trafic maritime. Le wharf permit d’établir en quelques années un réseau de trois voies ferrées drainant tout le trafic moderne du pays vers Lomé, dont la prépondérance politique et économique sur le Togo sera désormais irréversible.

En 1914, la ville atteignait 7000 habitants. Elle était pourvue de beaux bâtiments administratifs, commerciaux et religieux, propre et agréable. Certains négociants africains enrichis avaient aussi construit de belles maisons coloniales pour les louer aux firmes étrangères. Les terrains du centre-ville restant entre les mains des Africains, la ségrégation raciale n’avait pas encore pu être imposée. L’habitat populaire, lui, restait de forme traditionnelle, chacun au milieu de sa parcelle, enclose de haies ou de palissades, achetée aux propriétaires originels par démembrements successifs des premiers titres fonciers.

 

Statut : Disponible en Financement participatif
Sortie : Décembre 2022


200 PagesISBN : XXXXXXXXXXX

 

 

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